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Quatrième de couverture
28 août 2009

Le vilain petit canard possède des dons de télékinésie!

Eh oui! Déjà de retour avec un autre compte-rendu critique d'un roman de Stephen King.

Cette fois, il s'agit bel et bien de son premier roman publié, soit « Carrie », qui est paru en 1974 et qui a littéralement lancé sa carrière d'écrivain.

L'adaptation cinématographique de Brian DePalma aves Sissy Spacek et John Travolta a probablement fait exploser le nombre de gens qui connaissent l'histoire de Carrie White, et pourtout, il importe de revenir à la source pour pleinement apprécier « Carrie ».

L'histoire est simple : une jeune femme de 16 ans vivant avec sa mère (qui est une fanatique religieuse) sert de bouc-émissaire aux autres élèves depuis son entrée à l'école primaire. Cette année toutefois, les choses prennent une tournure dramatique.

En effet, dans les douches, après une période d'éducation physique, Carrie a ses règles pour la première fois. Le problème, c'est qu'elle est convaincue qu'elle se vide de son sang, puisque sa mère ne lui a jamais même mentionné l'existence des menstruations (étant convaincue qu'il s'agissait d'une marque du péché). Et lorsque les autres filles lui jettent des tampons et des serviettes sanitaires en criant « Plug it up! » (qu'on peut littéralement traduire par « bouche le »), une lumière explose.

Cet événement, qui pourrait passé pour complètement insignifiant revêt, dans les circonstances, une importance exceptionnelle. En effet, dès le début du roman, une coupure de journal nous apprend qu'environ 13 ans auparavant, une pluie de pierres s'est abattue sur la maison de Carrie et de sa mère. De plus, divers extraits de communications scientifiques, ainsi que des extraits de documents de la « Comission White » nous apprennent rapidement que Carrie possède des dons de télékinésie (le pouvoir de faire bouger ou de modifier la structure moléculaire des objets avec son esprit) qui se sont pleinement réveillés avec l'apparition de la puberté.

Coincée entre des élèves méprisants, un personnel scolaire incapable de lui venir en aide et une mère qui est convaincue qu'elle est l'incarnation du mal, Carrie a tout du vilain petit canard.

Pourtant, tout semble changer au moment où Sue Snell, une autre étudiante, incite Tommy, son copain, à inviter Carrie au bal de gradutation. Ce dernier s'exécute de bonne grâce, et Carrie, qui entre temps explore ses dons télékinétiques semble gagner un peu de confiance en elle-même, accepte l'invitation.

Le problème, c'est que Chris, la fille la plus populaire de l'école (et incidemment celle qui mène toute « attaque » contre Carrie) ne peut aller au bal de gradutation, puisqu'elle a volontairement raté la période de retenue imposée par la professeur de gymnastique. Et elle souhaite de tout coeur se venger de Carrie, qu'elle voit comme la source de son malheur.

Avec l'aide d'un voyou local qui est également son copain, elle prépare la farce ultime, qui devrait définitivement reléguer Carrie au rang de souffre-douleur : deux seaux remplis de sang de porc sont placés au-dessus des trônes du roi et de la reine du bal, et Chris s'assure que ce soit Carrie qui gagne cet honneur.

Malheureusement pour Chris (et incidemment pour toute la communauté de Chamberlain), l'incident déclenche chez Carrie une fureur meurtrière. Aidée de ses pouvoirs psychiques, Carrie entreprend de raser complètement la ville, s'arrêtant chez elle au passage afin d'y confronter sa mère, qui l'attend armée d'un couteau, dans le but avoué de la sacrifier.

Carrie va finalement mourrir dans le stationnement du bar local, avec pour seule compagnie Sue qui a été attirée par une sorte de lien télépathique entre elles.

Bien que l'histoire semble somme toute « banale », malgré la présence de pouvoirs psychiques, le talent de King est déjà extrêmement présent. On retrouve certains de ses thèmes de prédilection : les enfants qui doivent littéralement se battre pour pouvoir grandir et devenir adultes, les danges de l'extrémisme religieux, etc.

De plus, la forme elle-même du roman est très particulière. En effet, on retrouve à intervale régulier des articles de parutions scientifiques, des extraits du rapport de la commission White, instituée après les événements de Chamberlain, des extraits de l'autobiographie de Sue Snell, et des extraits d'articles de journaux. Le tout est directement inclus au texte, sans aucune séparation particulière. Non seulement ce procéder cautionne la véracité du récit que le lecteur a sous les yeux, mais en plus, il donne de la profondeur au drame, puisqu'avant même d'en connaître le dénouement, le lecteur se voit déjà présenté les conséquences de ce funeste événement. La dernière partie est, en ce sens, extrêmement intéressante, puisqu'elle contient le rapport d'autopsie (!!!) de Carrie, ainsi que des articles réalisés quelques semaines après le drame.

Il est à noter que seule la deuxième partie (le bal de graduation) est à peu près exempt de ce procédé (on ne retrouve d'ajouts que vers la fin), comme si la première partie n'avait servie que de préambule et que le lecteur était ensuite laissé à lui-même pour subir toute l'horreur de la situation.

Bref, même s'il s'agit de son premier roman, Stephen King démontre déjà une maîtrise incroyable de son écriture, et il en résulte un roman qu'il est difficile de laisser avant la fin.

Un solide 9 signets sur 10!

Pour notre prochaine rencontre, rendez-vous à Salem' Lot! ;)

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Commentaires
É
Eh puis, comment va ton marathon de lecture Stephen King???
C
Je ne suis pas un fan de Stephen King, je n'ai lu que deux romans je crois, mais l'analyse que tu fais ici est vraiment très intéressante. Tu nous permet d'aller au-delà du premier degré du roman.<br /> J'ai tres hâte de lire les analyses subséquentes.
A
Ah, Carrie... Je l'avoue, j'ai plus connu la version de De Palma que celle du roman,mais j'ai jeté un coup d'oeil au roman qui est effectivement "bizarre" dans sa construction passant de rapports sur la Commission White, des articles scientifiques, etc. <br /> <br /> Ce qui rend l'histoire encore plus horrible avec tout l'aspect "réaliste" et également cela accentue le côté tragique de l'histoire.
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