Lourde fraîcheur estivale
Habituellement, je fuis comme la peste les succès instantanés dans le domaine de la littérature. Quand les gens se bousculent pour réserver un bouquin à la bibliothèque, je fais un grand détour et je vais voir ailleurs. Eh bien cette fois, je me suis laissé tenté, pour aucune raison logique, et je suis tombé sous le charme de « Champagne » de Monique Proulx.
Encore une fois, plutôt que de résumer le roman, qui à mon avis, ne se résume simplement pas, il se lit (et se vit!), voici le résumé de la quatrième de couverture.
Voici la campagne, ou plutôt la « champagne » - ainsi qu'on désignait au Moyen Âge tout territoire sauvage se déployant hors de la ville.
Voici un royaume encore épargné par le développement durable. Un lac d'eau pure s'étale entre les plus vieilles montagnes du monde. Les conifères et les bouleaux hérissent leurs murailles impénétrables. Les citoyens du royaume sont des chevreuils, des loutres, des écureuils, des insectes, des chanterelles - et quelques humains, réfugiés dans la célébration de la nature, rejoints malgré eux par la tourmente.
Lila protège le territoire contre les prédateurs et ressasse ses amertumes. Claire fabrique des scénarios de films qui empiètent peu à peu sur la réalité. Simon, résolu à panser tout ce qui souffre, découvre qu'il y a des blessures irréparables. Le petit Jérémie rêve de l'incantation magique qui le délivrera de l'avenir, Violette cherche l'arme définitive qui tuera le passé. Et un homme vêtu d'une veste à carreaux rouges rôde dans la forêt.
Ce roman est une véritable ode à la nature, généreuse, confuse et vivante. Les quelques personnages sont littéralement perdus au coeur du foisonnement végétal, animal et minéral. Une oeuvre puissante, poétique et évocatrice.
À lire l'été, pour comprendre la richesse que nous offre notre territoire.
À lire l'automne, par nostalgie des superbes journées d'été
À lire l'hiver, pour retrouver, encore une fois, une communion quasi-parfaite avec la nature
À lire au printemps, pour les promesses des jours à venir, emplis d'une félicité nullement égalable.
Il s'agit purement et simplement de ma découverte littéraire de l'été et je lui donne donc 4.5 signets sur 5.